samedi, avril 12, 2008

La SEC tourne le dos au Canada

Dans une décision surprenante, éclipsée par d'autres nouvelles cette semaine, la SEC a choisi d'établir un premier pacte de reconnaissance mutuel (mutual recognition) avec l'Australie, plutôt que le Canada. Grande déception pour le gouvernement, les régulateurs et les émetteurs canadiens qui voient donc leur souhait d'obtenir une telle reconnaissance être mis en veilleuse. Rappelons que la reconnaissance mutuelle équivaut dans une certaine mesure à établir un "libre échange" des valeurs mobilières en ce que les émetteurs canadiens, si la reconnaissance mutuelle était obtenue, n'aurait qu'à satisfaire les exigences réglementaires canadiennes.


Les motifs de la SEC rapportés dans l'article U.S. spurns Ottawa on market pact du Report on Business sont à double tranchant pour le Canada:




The SEC chose Australia over Canada because of concerns about a fragmented regulatory regime in this country, according to federal government and investment industry sources. The U.S. regulator did not want to try forging a cross-border agreement with 13 different provincial and territorial regulators.


[...]


“Given our close economic relationship with the U.S. and the existing integration of our markets, we would have thought that Canada would be at the front of the line on this initiative, and that remains our goal,” said Dan Miles, director of communications for federal Finance Minister Jim Flaherty. He added: “This would be easier to achieve if we had a single national regulator.”

En effet, comme nous pouvons le constater, les motifs de la SEC apportent encore de l'eau au moulin du gouvernement fédéral dans ses efforts de création d'une commission nationale des valeurs mobilières.


Cela s'ajoute à la crise du crédit qui a lancé une réforme potentielle de la réglementation américaine touchant l'encadrement des courtiers en valeurs mobilières qui n'a pas laissé indifférent le Ministre des finances du Canada, tel que le rapportait le Report on Business dans Ottawa Looks to Bolster Regulation.



"We regulate banks in Canada from Ottawa, and we have certain
standards we expect the banks to meet," he said. "We also have regulatory powers with respect to insurance and so on. We don't with respect to securities, which is an unusual situation when you look at countries around the world."


Mr. Flaherty suggested that provincial securities regulators shoulder some of the blame for the ABCP problem, and said this is another reason why Canada needs a national securities regulator, something he's been advocating for years.


"The primary responsibility in this situation has been that of provincial regulators because most of these entities that were selling the product were subject to provincial regulation," he said.

Décidémment, le débat est donc relancé.


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