jeudi, mai 01, 2008

Le futur de l'analyse économique du droit

La semaine dernière a été plutôt faste pour l'analyse économique du droit à l'Université de Montréal. D'abord, le 24 avril se tenait un Mini-colloque à l’occasion du lancement du livre Analyse économique du droit (Ejan Mackaay et Stéphane Rousseau), sur le thème : L’analyse économique du droit – quel potentiel pour les pays civilistes ?, avec la participation de Horatia Muir Watt, professeure à l’Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne), et Michael Trebilcock, University Professor à l’Université de Toronto, sous la présidence de Michel Kelly-Gagnon, président du Conseil du Patronat du Québec. Le lendemain, les Journées Maximilien-Caron 2008 étaient consacrés à une thématique dont un des principaux éléments moteurs est la théorie économique, à savoir l'évolution des systèmes juridiques et, surtout, la prétendue supériorité de la common law par rapport au droit civil.

Au regard de ces activités, la réflexion lancée sur le blogue Truth on the Market par Josh Wright intitulé "The Futur of Law and Economics" est particulièrement intéressante. Wright s'inquiète de la montée des études empiriques et de l'hyperspécialisation qu'elles impliquent, rendant l'analyse économique inacessible, tant pour le lecteur que pour le chercheur ne possédant pas une formation formelle en économie. Cela pourait mener à son avis à une marginalisation de ce mouvement en ce que les juristes et les "policy-makers" n'arriveraient pas à saisir les conséquences ou les enseignements de ces études.

Larry Ribstein répond (en les reconnaissant) à ces préoccupations en rendant compte des commentaires générés par la réflexion de Wright. J'ai tendance à être d'accord avec l'approche qu'il privilégie en répondant à un commentaire de Kate Litvak:
One solution to the problem Kate mentions is collaboration. “Serious” work – say of the sort that Kate does – takes specialization and high-level skill, even if not a formal degree. When I do this kind of work, I do it with Bruce Kobayashi, an economist who is a lot better at it than most of the straight law professors who dabble in it. I doubt Kate would disagree. But I don't think that collaboration should be required for all law and economics articles written by law professors.

En effet, au cours des dernières années, j'ai intégré l'analyse économique du droit dans mes travaux, et ce, dans une perspective théorique. Pour le volet empirique, j'ai travaillé avec des collègues de HEC - Montréal et de l'UQAM, ce qui a donné d'excellents résultats de part et d'autres. Ainsi, je privilégie l'approche interdisciplinaire où les expertises des juristes et des économistes sont mises en commun, dans le cadre d'un dialogue, plutôt que d'exiger que le juriste devienne un économiste.

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