La Tribune, 10 février 2009 - La crise a complexifié l'évaluation des éléments immatériels, surtout qu'en comptabilité, la prise en compte des actifs immatériels n'est pas encore totale. De grandes sociétés ont vu leur bilan faire état de lourdes dépréciations d'actifs, et notamment, les pertes de valeur ont concerné des actifs considérés comme immatériels. Depuis 2005, les normes IFRS ont rendu obligatoire des tests annuels de dépréciation d'actifs sur certains éléments incorporels mais la crise appelle à une vigilance accrue en matière d'évaluation.
Sonia Bonnet-Bernard, associé gérant chez Ricol, Lasterie et Associés, relève que "Les normalisateurs comptables ont jusqu'à maintenant refusé de considérer que le capital humain pouvait être valorisé séparément au bilan, même si un projet a failli aboutir à l'IASB en octobre 2006 ". Alexis Karklins-Marchay, associé chez Ernst and Young Transaction Advisory Services, explique que l'on sait évaluer le capital humain a minima mais que l'évaluation devient plus délicate quand il s'agit d'en évaluer le potentiel car "on ne sait pas vraiment attribuer une quote-part de revenus spécifiquement au capital humain". Patrick de Cambourg, PDG de Mazars, constate la reconnaissance partielle des actifs immatériels par la comptabilité et Françoise Gintrac, associé au sein du cabinet PricewaterhouseCoopers que la méthode fondée sur l'actualisation des revenus futurs est majoritairement utilisée, la difficulté étant dans la mise en ouvre de cette méthode. Finalement, Pascal Quiry et Yann Le Fur, coauteurs de l'ouvrage de finance d'entreprise "Verminen" considèrent que "la valorisation comptable des actifs incorporels est un pur formalisme qui a peu à voir avec la réalité financière. Certains sont évalués parce qu'ils ont été acquis. D'autres ne le sont pas parce qu'ils ont été créés".
Certains organisme financiers et comptables étudient la possibilité de normes de valorisation des actifs immatériels mais de nombreux experts estiment qu'il n'est pas possible de tout normaliser.
Sonia Bonnet-Bernard, associé gérant chez Ricol, Lasterie et Associés, relève que "Les normalisateurs comptables ont jusqu'à maintenant refusé de considérer que le capital humain pouvait être valorisé séparément au bilan, même si un projet a failli aboutir à l'IASB en octobre 2006 ". Alexis Karklins-Marchay, associé chez Ernst and Young Transaction Advisory Services, explique que l'on sait évaluer le capital humain a minima mais que l'évaluation devient plus délicate quand il s'agit d'en évaluer le potentiel car "on ne sait pas vraiment attribuer une quote-part de revenus spécifiquement au capital humain". Patrick de Cambourg, PDG de Mazars, constate la reconnaissance partielle des actifs immatériels par la comptabilité et Françoise Gintrac, associé au sein du cabinet PricewaterhouseCoopers que la méthode fondée sur l'actualisation des revenus futurs est majoritairement utilisée, la difficulté étant dans la mise en ouvre de cette méthode. Finalement, Pascal Quiry et Yann Le Fur, coauteurs de l'ouvrage de finance d'entreprise "Verminen" considèrent que "la valorisation comptable des actifs incorporels est un pur formalisme qui a peu à voir avec la réalité financière. Certains sont évalués parce qu'ils ont été acquis. D'autres ne le sont pas parce qu'ils ont été créés".
Certains organisme financiers et comptables étudient la possibilité de normes de valorisation des actifs immatériels mais de nombreux experts estiment qu'il n'est pas possible de tout normaliser.
A la prochaine ...
1 commentaire:
J'invite nos lectrices et nos lecteurs à lire l'article de M. BOULARD publié au quotidien La Tribune du 9 février 2009 (n° Supplément, p. 1-3) sur la manière d'évaluer une entreprise et mettant en lumière la nécessité de prendre en compte l'immatériel.
La crise est venue bouleversée les méthodes traditionnelles d'évaluation des entreprises. En effet, la fiabilité des marchés financiers est remise en cause et les normes comptables IFRS ne suffisent plus.
D'après Philippe Leroy, PDG de Détroyat Associés, deux méthodes existent pour valoriser les entreprises :
- La méthode analogique, qui consiste à comparer avec une entreprise similaire, notamment quand elle est fait l'objet d'une transaction ;
- La méthode intrinsèque, qui revient quant à elle à retenir des flux de cash-flow auxquels sont appliqués un taux d'actualisation.
Hors, ces méthodes sont inapplicables en temps de crise. La première faute de comparatif dans un contexte où les transactions sont quasi nulles. La seconde car, d'une part, l'anticipation des gains sur laquelle elle repose est quasi impossible dans la situation actuelle ; d'autre part en raison du fait que le taux d'actualisation prend en compte des paramètres de marchés tels que la prime de risque et que non seulement il existe différentes méthodes pour la calculer mais qu'en outre, la variation des marchés est tellement importante qu'il est difficile de retenir ce critère.
Le constat est donc fait de la nécessité d'une autre approche, passant par l'évaluation des actifs incorporels et des différents éléments non inscrits au bilan mais participant à la création de valeur dans l'entreprise.
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