samedi, avril 10, 2010

Le poids du passé pèse encore lourd chez General Motors

Le Monde.fr, 9 avril 2010 - General Motors (GM) repart de zéro... enfin, presque. Certes, la procédure de mise en faillite lui a permis d'effacer en 2009 une ardoise de quelque 90 milliards de dollars (67,4 milliards d'euros), mais elle n'a pas vraiment débarrassé le constructeur automobile de Detroit de tous ses handicaps. Il est vrai que dans les six mois qui ont suivi la faillite, GM a réglé quelques gros dossiers et presque réussi à dégager un bénéfice opérationnel. Dans un contexte où l'économie reprend de la vigueur, les comptes du groupe peuvent sortir du rouge avant la fin 2010. Les coûts restent néanmoins trop élevés. Ils sont à peine inférieurs aux 63 milliards de dollars que l'"ancien" GM assumait au premier semestre 2009, alors que l'activité avait ralenti. Au dernier trimestre 2009, les usines de "Motown" (Detroit) n'ont tourné qu'à 61 % de leur capacité. On peut y voir une bonne nouvelle : GM a tout ce qu'il faut pour faire face à la récente reprise des ventes. Mais un rapide calcul montre que pour que GM utilise à 100 % son outil industriel, il faudrait que le marché automobile américain remonte jusqu'à 18 millions de véhicules par an. Un niveau jamais atteint, même lorsque le marché était au sommet de sa forme avant la crise. En d'autres termes, il y a encore de quoi dégraisser. Les retraites posent aussi un sérieux problème. Le paiement des pensions nécessite aujourd'hui une contribution de 27,5 milliards de dollars, une somme versée à 60 % aux Etats-Unis. GM sait déjà qu'il va lui falloir consacrer 43 milliards de dollars à ses retraités américains au cours des cinq prochaines années. La facture pourrait même s'alourdir en 2013, si le fonds reste insuffisamment doté. Et il n'y a pas que les retraites. Il faut encore trouver 9,5 milliards de dollars pour faire face à d'autres obligations, notamment les frais d'assurance-vie et de couverture santé des retraités de moins de 65 ans. Qui plus est, le syndicat UAW (United Auto Workers) poursuit l'entreprise devant les tribunaux. Il soutient qu'elle lui doit toujours 450 millions de dollars dans le cadre d'un accord conclu en 2009 pour aider Delphi, le fournisseur de pièces détachées anciennement filiale de GM, à sortir de l'état de faillite.

A la prochaine ...

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