jeudi, mai 06, 2010

Entreprises cotées : l'homme est un fusible

L'emploi et le travail sont-ils devenus des variables d'ajustement dans les entreprises du CAC et du DAX ? C'est à cette question que je vous invite à réfléchir au travers l'article récent de Benjamin Coriat (Centre D'Économie De Paris Nord- Université Paris 13) qui présente dans le journal en ligne Métis les résultats d'une large enquête menée avec Christophe Lantenois sur la relation entre finance et direction dans les entreprises cotées de France et d'Allemagne.

Cette enquête sur l'influence de la shareholder value sur les stratégies industrielle a été menée sur des données collectées entre 1999 et 2007. Les données sont extraites d'un panel de grandes entreprises du CAC40 pour la France, du DAX pour l'Allemagne. Il s’agit donc de grandes ou très grandes entreprises sur lesquelles on dispose de données relativement précises et détaillées.

Premier résultat : la structure de la propriété du capital s'est transformée de manière spectaculaire. On assiste à une déconcentration dans la structure de la propriété du capital. La part du premier actionnaire dans le pourcentage total baisse de 16,9 à 9,4% pour le DAX, de 21,5 à 13% pour le CAC. La part des cinq premiers actionnaires passe de 39,2 à 23,4% pour le Dax et 44,8, à 21,9% pour le CAC, impliquant une forte dilution de l’actionnariat

A cette dispersion de l’actionnariat, s'ajoute la montée des investisseurs institutionnels. En France, le mouvement s'amorce dès 1986 (avec les privatisations) et va se traduire finalement, notamment après la mise sur la marché des paquets d’action correspondant aux « noyaux durs » par une très grande ouverture du capital des entreprises françaises aux investisseurs non résident qui détiennent quelques 50 % du capital . En Allemagne, c'est une Loi du gouvernement Schmitt qui va déclencher le mouvement. Présentée au Parlement par le gouvernement Schröder en juillet 2000 afin de renforcer l’attractivité de l’économie allemande, la loi sur l’impôt sur les sociétés (Körperschaftsteuergesetz, entrée en application au 1ier janvier 2002) exonère d’impôt les plus-values de cession de participations capitalistiques détenues depuis au moins un an, quelque soit le niveau de participation, alors qu’elles étaient jusqu’à alors taxées à hauteur de 50%. L’effet de la loi est spectaculaire. Après le vote de la réforme, on a assisté à une vente massive d’actifs.

Quelle est l'influence de ces changements sur la gouvernance et les performances de l'entreprise ? Pour le découvrir, je vous invite à cliquer au lien suivant ici.
A la prochaine ...

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