dimanche, novembre 09, 2008

Morceaux choisis des voeux du directeur de l'OMC

Le Monde.fr, 9 novembre 2008 - Voici des pistes intéressantes proposées dans un interview accordé au quotidien Le Monde (ici) par le directeur de l'OMC sur l'avenir de l'organisation mondiale de la finance.

"Je crois que nous avons besoin d'une régulation internationale de la finance avec des règles contraignantes, et un mécanisme de surveillance et de sanctions. Un bovin malade ou un briquet dangereux ne franchissent pas les frontières ; un produit financier toxique le peut. Il y a une décision à prendre : veut-on une simple coopération ou coordination que j'appellerai "molle" ou bien une régulation "dure", contraignante ? Pour le moment, il n'y a que des intervenants ad hoc, le Comité de Bâle, le G20, etc. Il n'y a pas d'engagement des Etats les uns vis-à-vis des autres qui les conduisent à accepter des disciplines, donc une diminution des marges de manoeuvre nationales. Les termes du débat sont les mêmes depuis la création de la Société des nations (SDN) : veut-on une gouvernance internationale ? Comment l'organise-t-on ? Qui est chargé de la négocier et de la faire respecter ? Dans le domaine du commerce, la volonté politique existe depuis la crise de 1929 ; la conviction est que l'ouverture maîtrisée des échanges est vertueuse ; on a construit une organisation technique au sein de laquelle les règles sont négociées et respectées. Dans la finance, on n'en est qu'à la première étape. Il n'y a que quelques morceaux de régulation internationale. Pas de supranational, avec une autorité. Franchir le pas est un sujet politiquement sensible aux Etats-Unis, mais aussi dans les pays émergents, qui sont encore moins accoutumés à partager leur souveraineté. Pensez qu'il a fallu quinze ans pour que la Chine accepte que sept juges siégeant à Genève tranchent dans le cadre de l'OMC des litiges qui la concernaient et lui imposent leur décision. C'est une révolution idéologique."

A la prochaine ...

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