mercredi, août 26, 2009

Pour une révision du modèle du triangle de la fraude

Le modèle du triangle de la fraude exerce une forte influence dans l'élaboration des techniques de détection de la fraude en matière financière, notamment. Selon ce modèle, les fraudes financières surviennent lorsque trois conditions sont présentes. D’abord, le fraudeur doit subir des pressions financières personnelles découlant de problèmes qu’il n’est pas en mesure de régler par des moyens légitimes. Ces problèmes sont de nature particulière en ce qu’ils impliquent le statut de la personne en cause, ’est-à-dire qu’ils menacent son statut social ou professionnel ou l’empêchent de l’améliorer.

Deuxièmement, il doit y avoir une opportunité perçue par le fraudeur de régler ses problèmes financiers, sans que ces manœuvres ne soient détectées. Autrement dit, le fraudeur considère qu’il existe des faiblesses dans la gouvernance de l’organisation qui lui permettent d’agir incognito. Cette dimension est importante considérant que sa motivation première concerne la préservation ou l’amélioration de son statut.

Finalement, le fraudeur est en mesure de rationaliser son acte. Puisqu’il ne se considère pas comme un criminel, le fraudeur doit élaborer une justification rendant son acte légitime. Cette dernière condition n’est toutefois pas toujours présente. En effet, il arrive fréquemment que la rationalisation perde de sa pertinence avec la répétition des manœuvres frauduleuses.

Les travaux récents de Magnan, Cormier et Lapointe-Antune dont nous fait part le Report on Business aujourd'hui remettent en cause ce modèle, en faisant valoir que l'élément clef est l'ego du chef de la direction. En quelques mots:
An academic review of 15 Canadian corporate fraud cases between 1995 and 2005 suggests the list of common warning signs of potential fraud is missing the most important item - the extent to which the company's chief executive officer is lauded in the media or by analysts.
...

(The study) concluded that many of the companies and their top executives had ample positive media and analyst coverage before problems came to light, which the authors argue could serve as evidence the CEOs might have developed excessive hubris.
Séduisant, comme théorie, mais comment identifier ce risque? La réponse du Pr Magnan: He said observers can look for clues in the external coverage of a CEO as well as his or her public comments and corporate decisions. The study suggests that external clues of hubris could be inconsistencies between an executive's statements and "observable facts or realities," outlandish claims, or a lack of concern for operational details.

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