C'est la question que nous pouvons nous poser en consultant un certain courant de la littérature académique et populaire, qui fait contrepoids à la thèse défendue par le Pr Bebchuk. Trois exemples pour illustrer ce courant. D'abord, dans le magazine Corporate Board Members, un article intitulé Memo to Comp Committee: Don't Let Investors of CEOs Push You Around met en garde les membres des comités de rémunération contre les pressions provenant non seulement des chefs de la direction, mais également des actionnaires. L'article formule notamment deux recommandations:
Don’t allow yourself to be stampeded by popular opinion. It’s important that you resist any temptation to be punitive just because you sense that shareholders are out for blood.
Don’t believe that your CEO will quit if you cut his package. There aren’t that many places for him to go, and besides, CEOs read the papers and if they have any smarts at all they know that pay cuts are where it’s at.
Deuxième exemple, un texte du Juge Leo Strine dans une intéressante série (sous la forme d'un Symposium en ligne) du Dealbook du New York Times. Dans ce texte Why Excessive Risk-Taking Is Not Unexpected, le Juge Strine insiste sur l'influence (trop grande?) d'investisseurs institutionnels intéressés par les rendements à court-terme dans le cadre de la crise:
Whatever the possible causes of the recent financial debacle, it seems clear that there is one cause that can be ruled out: that the directors and managers of the failed firms were unresponsive to investor demands to take measures to raise profits and increase stock prices.Rather, to the extent that the crisis is related to the relationship between stockholders and boards, the real concern seems to be that boards were warmly receptive to investor calls for them to pursue high returns through activities involving great risk and high leverage.
Ces commentaires sont représentent donc un courant alternatif en faveur de l'autorité des administrateurs. Ce qui est intéressant, c'est qu'une étude empirique récente conforte cette opinion. Dans l'étude Corporate Governance in the 2007-2008 Financial Crisis: Evidence from Financial Institutions Worldwide Erkens et autres font état de résultats qui indiquent que les institutions financières ayant gouvernance de qualité a paradoxalement été associée à des pertes substantielles, en accroissant les pressions pour des résultats à court terme.
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