dimanche, décembre 20, 2009

Dompter la finance ?

C'est sous ce titre qu'Eric Le Boucher offre une belle analyse sur la manière dont les pays réagissent suite à la crise financière. Si l'unanimité se fait sur la nécessité d'une réaction, le "comment" soulève davantage d'interrogations.

Pourtant, au fil des semaines, montent des interrogations et une grosse inquiétude. Première interrogation : les contrôleurs. Le FMI, la Banque des règlements internationaux (BRI), le Conseil de stabilité, les régulateurs nationaux, les banques centrales : qui fait quoi ? La répartition est imprécise et fluctuante. Aux Etats-Unis, Barack Obama pose la Fed au centre mais le Congrès renâcle. Dans l'Union européenne, il n'y a toujours pas d'organisme fédéral. Deuxième interrogation : les fonds propres. Une divergence fondamentale s'est creusée entre les Américains, qui veulent utiliser des grosses ficelles simples pour contenir les banques, et les Européens, qui veulent les ficeler subtilement, selon les métiers. Les Américains veulent, par exemple, surtaxer les banques « systémiquement » importantes, les Européens, que cela pénaliserait, répondent que le danger ne vient pas de la taille (Northern Rock, qui a coulé, était une petite banque).
Faute de parvenir à s'entendre, l'inquiétude naît d'aboutir à un schéma final inopérant : des dispositifs très compliqués, trop lourds et donc contournés. Un schéma, ensuite, qui serait au détriment des Européens. Bons élèves, ils seraient les seuls à appliquer les directives à la lettre tandis qu'Américains et Britanniques s'en dégageraient (comme sur les bonus) et que les Asiatiques les ignoreraient complètement. D'où la proposition faite par Jacques de Larosière, le missi dominici européen, de créer l'OMF, une Organisation mondiale de la finance, à laquelle les pays adhéreraient et qui, comme l'OMC, imposerait des lois universelles et pourrait sanctionner.
Trop lourde et non universelle : si telle devait être la nouvelle régulation, la finance s'en échapperait et rien ne changerait. Ce serait alors l'heure des radicaux.

Lire cette analyse ici.

A la prochaine ...

Aucun commentaire: