lundi, mars 08, 2010

La prime du patron de Wells Fargo a bien du mal à passer

Le Monde.fr, 8 mars 2010 - Bonjour à toutes et à tous, voici un article du quotidien Le Monde qui remet la rémunération des dirigeants en haut de l'affiche.

On comprend l'irritation que la banque américaine Wells Fargo a suscitée chez Ken Feinberg, le conseiller du président Obama sur la question des primes dans le secteur de la finance. Dans un entretien donné à la chaîne CNBC, M. Feinberg a déclaré que les 21,3 millions de dollars (15,6 millions d'euros) accordés à John Stumpf, le patron de la banque, "avaient de quoi sérieusement interpeller". La somme empochée par M. Stumpf ne choque pas seulement parce qu'elle surpasse largement ce que ses homologues de la Côte est ont perçu. Il est surtout le seul dirigeant d'une grande banque à avoir vu sa rémunération augmenter en 2009, et même, être multipliée par deux. Une décision extravagante dans la mesure où Wells Fargo a bénéficié autant que ses concurrentes des dispositifs d'aide publique qui ont poussé le secteur à modérer ses pratiques en matière de rétribution.

La banque peut avancer un argument arithmétique pour justifier sa position : en 2008, la gratification de M. Stumpf avait été bien moindre que les années précédentes. Elle s'était élevée à 0,17 % de son salaire net, soit une baisse de l'ordre d'un tiers ou de la moitié par rapport aux exercices précédents. Or, JPMorgan et Goldman Sachs avaient pris des mesures similaires. Goldman y mettant même un zèle prononcé : la prime de Lloyd Blankfein avait été ramenée à 0,07 % de son salaire, alors qu'elle avait atteint 0,6 % en 2007. Pour 2009, les patrons des deux établissements ont aussi consenti à une réduction du reste de leur rémunération, tandis que leurs confrères de Bank of America, de Citigroup et de Morgan Stanley, dont les comptes ont tous fini dans le rouge en 2009, n'ont rien perçu du tout à titre de prime.

A la prochaine ...

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