mardi, juin 08, 2010

Redéfinir le pouvoir dans l'entreprise : puisqu'on vous le dit !

Le Monde.fr, 7 juin 2010 - La redéfinition du pouvoir dans l'entreprise est au coeur de nombreuses réflexions en ce contexte économique agité. L'article de M. Jean-Marc Le Gall Une occasion historique de réformer l'entreprise y fait référence et je vous invite à parcourir sa synthèse.
Voici bientôt cinquante ans, le rapport Bloch-Lainé plaidait de manière audacieuse, mais en vain, Pour une réforme de l'entreprise (Seuil, 1963). Ce document engagé proposait d'explorer les conditions d'une meilleure "coopération des producteurs" - salariés, cadres et dirigeants - et, pour ce faire, d'"adapter le droit aux faits". Pour ses auteurs, seule une réforme des institutions et des règles du jeu pouvait susciter "des changements assez profonds dans les manières d'être et d'agir". Le rapport soulignait ainsi la nécessité de corriger l'asymétrie en défaveur des salariés, "tenus à l'écart des décisions qui donnent un sens à leur activité et dont dépend leur existence". Il proposait donc de créer un "statut du personnel", au même titre qu'un "statut du capital", afin de "faire des salariés de véritables sociétaires et des citoyens à part entière" : non pour partager le pouvoir de direction, mais pour leur donner les moyens de le "surveiller et l'influencer". Le texte préconisait une "nouvelle entreprise", avec un collège des directeurs et une "commission de surveillance", qui "grouperait les "syndics" du capital et (ceux) du personnel". (...) La crise actuelle est une occasion historique de renouer avec ces ambitions réformatrices : l'entreprise a un besoin vital du "loyalisme" de ses salariés, selon la définition de l'économiste américain Albert Otto Hirschman. Traduisant la confiance dans l'organisation, cette attitude, qui mêle contestation et participation, est une ressource-clé, car le salarié va, en faisant le choix de communiquer son expérience et son opinion, éventuellement critique, se positionner comme contributeur. Mais ce loyalisme nécessite la réciprocité. Innover pour créer les conditions d'une participation des salariés, tel est l'enjeu de la réforme des entreprises. Elle ne se fera pas sans un transfert de pouvoir du centre vers sa périphérie, et de ses dirigeants vers ses salariés et leurs représentants.
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A la prochaine ...

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