Le Monde.fr, 30 juin 2010 - Une crise majeure a fait se souder une famille dont l'histoire est riche d'un grand nombre de querelles. Le pire ayant été évité, on aurait pu s'attendre à ce que se fissure cette belle détermination à mettre de côté les dissensions pour privilégier l'intérêt collectif. Mais non. Le G20, sorte d'incarnation de la communauté humaine mondiale, a préservé cet esprit de concorde. Le sommet de Toronto a répondu à des attentes qui avaient été soigneusement calibrées. Le principe de la réduction des déficits a été entériné, mais au rythme qui paraîtra le plus adapté à chaque Etat et aux marchés financiers. La régulation du secteur bancaire sera menée en temps voulu ; c'est-à-dire, pas tout de suite. Enfin, les pays affichant une balance commerciale très bénéficiaire ou très déficitaire ont reconnu qu'ils devaient oeuvrer à l'atténuation des déséquilibres à l'échelle mondiale. Une solide unanimité pour consacrer la divergence et la temporisation dans l'action : voilà un bilan qui ne pèse pas lourd. On pouvait imaginer qu'il serait plus consistant. Mais avant de juger, il faut se rappeler à quel point l'économie mondiale est mise à mal. La croissance, mentionnée à 73 reprises dans les 27 pages que compte le communiqué final, est anémique dans la plupart des régions du monde ; les marchés financiers sont nerveux et sont prompts à sanctionner, alors que les politiques monétaires n'ont jamais été aussi généreuses ; le dilemme qui tracasse nombre de gouvernements - comment ralentir la progression de la dette publique sans compromettre la croissance - reste entier.
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A la prochaine ...
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