Le professeur Xavier Delpech, par l'intermédiaire du site Dalloz.fr, nous apprend une nouvelle intéressante que nos lectrices et nos lecteurs seront heureux d'apprendre (surtout par un si beau soleil, j'en suis certain).
Lors du conseil des ministres du 13 juin dernier, le nouveau
ministre de l'économie, des finances et du commerce extérieur a présenté une
communication relative à la moralisation et à l'encadrement des rémunérations
des dirigeants d'entreprises. Dans un premier temps, ce sont les
dirigeants des entreprises publiques qui sont visés. Un nouveau dispositif sera
adopté – sous forme d'un décret – qui s'appliquera à l'ensemble des entreprises
publiques dont le capital est détenu majoritairement par l'État, y compris leurs
principales filiales. Cela concerne entre autres EDF, Areva, La Poste, la SNCF,
ou encore la RATP. Le gouvernement veillera à ce que les nouvelles règles
s'appliquent également aux établissements publics et autres opérateurs de
l'État, ainsi qu'à la Caisse des dépôts et consignations et, en liaison avec
celle-ci, à ses principales filiales. Certes, ce dispositif ne s'appliquera pas
dans les entreprises où l'État ne détient pas la majorité du capital (ce qui est
le cas, par exemple de Renault ou de France Télécom, sociétés dans lesquelles la
participation de l'État n'est plus que minoritaire), mais il est précisé que le
ministre de l'économie continuera à donner instruction aux représentants de
l'État dans les organes de gouvernance de ces entreprises pour proposer les
mêmes règles de modération dans la fixation des rémunérations des dirigeants
mandataires sociaux. Sur le fond, en vertu de ces futures règles de
modération salariale, la rémunération des dirigeants mandataires sociaux sera
plafonnée à vingt fois la moyenne des plus bas salaires des principales
entreprises publiques. L'approbation des rémunérations individuelles par le
ministre de l'économie permettra de faire respecter cette limite et d'éviter que
les rémunérations ne convergent toutes vers ce plafond, en tenant compte des
spécificités de chaque entreprise. Par ailleurs, les rémunérations des
mandataires sociaux des entreprises publiques seront rendues
publiques.Le décret annoncé sera pris « dans les meilleurs délais » –
sans plus de précision – et les nouvelles règles de rémunération qu'il va
instaurer seront appliquées aux mandats en cours à l'occasion des prochains
conseils d'administration qui statueront sur les rémunérations des mandataires
sociaux, de telle sorte que, dans l'année, l'ensemble des rémunérations ait pu
être revu conformément aux règles définies.
Puis, au-delà des entreprises
publiques, il est annoncé que des mesures seront prises pour encadrer les
modalités de rémunération des dirigeants mandataires sociaux dans les
entreprises privées qui ont donné lieu « aux excès les plus choquants » et pour
renforcer la gouvernance et le contrôle en matière de rémunérations. Après une
phase de concertation, le gouvernement présentera, à l'automne, un projet de loi
permettant d'interdire ou d'encadrer certaines pratiques et de rénover la
gouvernance des entreprises privées afin de renforcer le contrôle exercé sur les
rémunérations. Est-ce là le signe du retour de la réglementation classique au
détriment de la régulation ?
A la prochaine...
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