vendredi, février 22, 2013

Privatisation des entreprises : quels enjeux?

La privatisation de Dell semble marquer un retour vers les opérations de fermeture de capital, ainsi que la relance de fonds d'investissement en capitaux propres (private equity funds), selon plusieurs observateurs.

Récemment, dans Doing What's right for the Company, not the Markets, le Report on Business faisait état des avantages de la fermeture du capital. Le financement des entreprises n'était pas affecté, les exigences réglementaires réduites et les pressions pour le rendement à court terme disparaissaient. Bref, le meilleur des mondes. Avec la montée du crowdfunding qui promet un financement privé à large échelle pour les entreprises en démarrage, faut-il croire que les marchés financiers ont perdu leurs raisons d'être comme certains l'ont évoqué? Faut-il applaudir toutes les privatisations?

Comme toujours, la modération est préférable. Dans un commentaire récent, Reasons to Be Suspicious of Buyouts Led by Management, le Deal Professor du NYT, signalait que bon nombre de privatisations, surtout celles menées par la direction des sociétés, menaient à un transfert de richesse au détriment des actionnaires. En outre, des études ont souligné que les opérations de privatisation pouvaient être réalisées pour profiter de l'opacité associée aux marchés privés (voir ici). Bref, il faut examiner attentivement les privatisations avant de conclure qu'elles sont toutes favorables du point de vue de la création de valeur. Certaines mènent à un redressement, une réorganisation ou une réorientation de l'entreprise qui est favorable, alors que d'autres à une extraction de bénéfices privés.

Par ailleurs, il ne faut pas oublier une chose importante. Un nombre important de sociétés privatisées reviennent sur les marchés financiers quelques années plus tard, alors que les private equity funds cherchent à se désengager de leur investissement. Les marchés ont donc un rôle important dans le cycle des privatisations.

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