vendredi, septembre 26, 2014

L’impact du reporting financier fréquent

19 septembre 2014

La publication trimestrielle des résultats financiers conduit les firmes à privilégier les décisions à court-terme et n’améliore pas la gouvernance des entreprises. C’est du moins le résultat des recherches empiriques menées par les professeurs Arthur Kraft, Rahul Vashishtna et Mohan Venkatachalam, résumées  sur le site du Harvard Law School Forum on Corporate Governance and Financial Regulation http://blogs.law.harvard.edu/corpgov/tag/management/.
Ce que l’étude de Kraft et al. vient démontrer, c’est que  les investissements des entreprises ont diminué clairement entre les années 1950 et 1970 à la suite d’une augmentation de la fréquence de publication des résultats financiers imposée par la SEC. Ils démontrent de plus  que cette diminution est liée non pas à un meilleur contrôle des décisions d’investissement des dirigeants mais à une myopie accrue de leur part, soit une préoccupation plus grande pour les résultats à court terme.

La publication fréquente des résultats financiers a souvent été présentée comme un mécanisme régulatoire des dirigeants qui les oblige à la transparence dans leur utilisation des fonds de l’entreprise et diminue les problèmes d’agence. De plus en plus cependant, des voix se sont élevés contre cette pratique, argumentant qu’elle conduit les firmes à privilégier le court-terme plutôt que le développement à long terme de l’entreprise afin de publier des rapports trimestriels qui plairont davantage aux investisseurs. L’étude de Kraft et al. vient ajouter du poids à ces critiques.

Par Isabelle Martin, Professeure adjointe, École des relations industrielles, Université de Montréal

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