La composition des conseils d'administration est un sujet qui a fait couler beaucoup d'encre et qui a attiré l'attention des régulateurs depuis une décennie. L'indépendance des administrateurs a été au centre des discussions et des interventions réglementaires. Trois éléments d'actualité m'amènent à m'interroger sur la possibilité qu'un autre changement soit en marche relativement à la composition des conseils des sociétés cotées, en particulier.
Premier élément, dans le WSJ d'aujourd'hui, "Overboarded" executives spark investor concern (ici) fait état de la critique croissante à l'égard des chefs de la direction qui siègent sur de nombreux conseils d'administration. Cette critique n'est pas seulement anecdotique puisque la littérature empirique permet de constater que la multiplication des postes d'administrateurs n'est pas favorables (voir, par exemple, la récente étude de Berberich et Niu ici).
Le deuxième élément provient de l'article du Report on Business intitulé High turnover level changing the face of corporate boards in Canada (directement sur le sujet), publié le 20 février dernier (ici) . L'article faisait état d'une étude de Spencer Stewart qui notait que les conseils faisaient désormais appels à des administrateurs détenant une expertise particulière, plutôt que des généralistes, ainsi qu'à des femmes. Le tout contribuait donc à transformer la composition des conseils, d'autant plus que le taux de rotation augmente selon la même source.
Dernier élément, le mouvement en faveur d'une plus grande diversité dans les conseils, incluant par une plus grande représentation féminine, qui prend de la vigueur en Amérique du Nord. Appuyé par de nombreuses études empiriques favorables (voir par exemple les études du Pr Claude Francoeur ici), ce mouvement est une autre force agissant sur la composition des conseils.
Sans intervention réglementaire, cette fois, la composition des conseils d'administration est donc en transformation. Un phénomène à suivre.
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