jeudi, janvier 31, 2013

Activisme actionnarial et batailles de procurations

Dans le Report on Business de ce matin, on notera un article intéressant sur la croissance des batailles de procurations au Canada, dans la foulée de la montée de l'activisme actionnarial: Battle in the Boardroom: Why Proxy Fights Are on the Rise.

Cet article rejoint un commentaires que j'ai formulé la semaine dernière alors que j'abordais cette question à un séminaire de l'ABC-Québec, à savoir que le phénomène d'activisme et ses conséquences tient pour une bonne partie à l'arrivée des fonds américains. Les dossiers TELUS, CP et Agrium le démontrent bien. 

Mais ce n'est pas seulement le fait d'investisseurs étrangers. À cet égard, la semaine dernière, Sophie Cousineau (voir ici), toujours dans le Report on Business,discutait de l'activisme dans une perspective québécoise avec SNC-Lavalin et RONA comme illustration. 

Est-ce que l'activisme permet de régler tous les enjeux de gouvernance? Dans un commentaire publié il y a plusieurs mois, Terence Corcoran le faisait valoir, y allant de Activism Beats Governance

Je ne serais pas aussi enthousiaste. 

D'abord, comme le note l'article du Report on Business de ce matin, l'activisme est difficile à prévoir et sa persistance demeure une question ouverte. J'ajouterais qu'il est nécessairement "opportuniste" plutôt que systémique en ce sens que les investisseurs ciblent des sociétés particulières en raison de difficultés qu'elles éprouvent. La gouvernance, en tant que système, vise la mise en place d'un ensemble de façon de faire, de pratiques exemplaires, qui transcendent les cas particuliers. Sur cela, on pourra lire la critique formulée par Robert Monks récemment dans un autre article du Report on Business intitulé Storming the Boardroom. Ensuite, force est de reconnaître que les motivations des investisseurs activistes sont multiples et leurs choix ne sont pas soumis à la contrainte du respect de l'intérêt social, n'ayant pas de devoir de loyauté.

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