19 septembre 2014
La publication trimestrielle des résultats financiers conduit
les firmes à privilégier les décisions à court-terme et n’améliore pas la
gouvernance des entreprises. C’est du moins le résultat des recherches
empiriques menées par les professeurs Arthur Kraft, Rahul Vashishtna et Mohan
Venkatachalam, résumées sur le site du
Harvard Law School Forum on Corporate Governance and Financial Regulation http://blogs.law.harvard.edu/corpgov/tag/management/.
Ce que l’étude de Kraft et al. vient démontrer, c’est
que les investissements des entreprises
ont diminué clairement entre les années 1950 et 1970 à la suite d’une
augmentation de la fréquence de publication des résultats financiers imposée
par la SEC. Ils démontrent de plus que
cette diminution est liée non pas à un meilleur contrôle des décisions
d’investissement des dirigeants mais à une myopie accrue de leur part, soit une
préoccupation plus grande pour les résultats à court terme.
La publication fréquente des résultats financiers a souvent
été présentée comme un mécanisme régulatoire des dirigeants qui les oblige à la
transparence dans leur utilisation des fonds de l’entreprise et diminue les
problèmes d’agence. De plus en plus cependant, des voix se sont élevés contre
cette pratique, argumentant qu’elle conduit les firmes à privilégier le
court-terme plutôt que le développement à long terme de l’entreprise afin de
publier des rapports trimestriels qui plairont davantage aux investisseurs. L’étude
de Kraft et al. vient ajouter du poids à ces critiques.
Par Isabelle Martin, Professeure adjointe, École des relations industrielles, Université de Montréal
Par Isabelle Martin, Professeure adjointe, École des relations industrielles, Université de Montréal
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