jeudi, septembre 20, 2007

Gouvernance: perspectives de l'Ontario Securities Commission

Avec le 5e anniversaire de la loi Sarbanes-Oxley, l'heure est au bilan. C'est d'ailleurs ce que nous ferons le 2 novembre prochain avec le colloque de l'Observatoire du droit québécois des valeurs mobilières intitulé Intégrité, responsabilité et confiance sur les marchés financiers: où en sommes-nous cinq ans après Sarbanes-Oxley? (programme disponible sous peu).

D'ici là, il est intéressant de consulter la conférence donnée par le vice-président de l'Ontario Securities Commission, Lawrence E. Ritchie. Sans le dire explicitement, il s'est livré à une forme de bilan dans une conférence intitulée Corporate Governance: The Regulator's Perspective. Dans cette conférence, le vice-président Ritchie a pris position clairement en faveur d'un modèle d'encadrement de la gouvernance fondé sur l'autoréglementation qui n'est pas sans rappeler celui retenu par les comités Dey et Saucier, antérieurement aux scandales financiers des années 2000.
So what does all this mean for the OSC’s approach to corporate governance regulation?

Well, it describes why the OSC and CSA have been, and continue to be, reluctant to impose a “one size fits all” set of rules on most corporate governance matters. We recognize that the best standard of corporate governance is based on the decisions that individuals make every day. It’s based on personal behaviour, on ethics, on “corporate culture”, if you will. And, personal ethics and good judgment cannot be enacted by the legislature or established by regulation. And they can’t be adequately enforced by any regulator, judge or jury.

Regulators and lawmakers can’t develop rules for every conceivable situation and risk-reward business model. And regulators certainly can’t monitor every move by every market participant. That’s not only unrealistic: it would be counterproductive to maintaining vibrant markets.

What we can do, however, is to try to articulate principles and standards that help all market participants understand what kind of behaviour is expected and consistently apply and enforce them. In doing so, regulators can help corporations govern themselves; this includes encouraging a governance regime that enables them to effectively deal with issues that arise and take appropriate action that meets the expected standards.

Our role – our duty – as regulators, is to help define certain standards for issuers to promote and enforce internally and to be available with enforcement, hopefully as a last resort, when issuers are unable or unwilling to comply. We can do this by clearly establishing corporate standards and governance criteria. Defining standards for better record-keeping, greater internal accountability, and enhanced disclosure about how those efforts are being pursued. And we can do this through a strengthening of our commitment to compliance reviews and initiatives that help point issuers in the right direction without necessarily resorting to enforcement steps

Cette prise de position est intéressante lorsque l'on se souvient de l'examen des ACVM de la réponse canadienne à la Loi Sarbanes-Oxley. Cet examen avait suscité un vif débat au sein même des régulateurs quant à l’approche souhaitable pour encadrer la gouvernance d’entreprise. D’un côté, le président de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario à l’époque, David Brown, préconisait l’adoption de dispositions similaires à la Loi Sarbanes-Oxley au Canada, en faisant valoir l’intégration des marchés canadien et américain des capitaux.

The reforms in the U.S. have wide-sweeping implications globally, and especially on Canadian markets […] the seamless integration of North American markets is essential to the efficient functioning of Canada’s capital markets. As a result, it is essential that we undertake in Canada a second phase of corporate governance reform focusing primarily, but not exclusively, on reforms that have been proposed and/or implemented in the U.S. and elsewhere.

D’un autre côté, le président de la Commission des valeurs mobilières de la Colombie-Britannique, Douglas Hyndman et la présidente de la Bourse de Toronto, Barbara Stymiest, mettaient en garde contre l’importation de cette législation au Canada :

But it is not obvious […] that the best way to restore investor confidence in Canadian capital markets that are working is making them more like American markets that are not. Nor is it obvious to me that the U.S. has found the answer in Sarbanes/Oxley to its corporate governance troubles.

Selon cette seconde opinion, il était préférable de continuer de s’en remettre aux principes et à l’autoréglementation, plutôt qu’aux règles impératives détaillées pour encadrer la gouvernance d’entreprise.

Au terme de ce débat où plusieurs ont fait valoir la nécessité de mesures adaptées à la réalité canadienne, les Autorités canadiennes en valeurs mobilières ont favorisé une approche mitoyenne, misant en partie sur l’approche impérative et en partie sur l’approche permissive. Les commentaires du vice-président Ritchie pointent dans cette direction et laissent croire que l'OSC devrait continuer de préconiser une approche flexible en matière de gouvernance.




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