samedi, mars 22, 2008

Implosion de Bear Stearns, crise du crédit et réforme réglementaire

Les contrecoups de la crise du crédit (ou des hypothèques à risque - "subprime") aux États-Unis qui ont mené à l'implosion de Bear Stearns suscitent beaucoup de réactions. Parmi celles-ci, signalons celles de Arthur Levitt, auparavant président de la Securities and Exchange Commission, qui a signé un texte intitulé Regulatory Underkill dans le Wall Street Journal du 21 mars dernier. Levitt rappelle que durant les dernières années, plusieurs ont critiqué la Loi Sarbanes-Oxley et les réformes réglementaires mises en place suite aux scandales financiers. Pour Levitt, les récents événements démontrent que leurs critiques étaient erronnées:
Their concern was not with diminishing transparency, lax accounting standards, or the growing inability to measure the risk of new financial instruments and opaque trading mechanisms. No, their concern was regulatory overkill -- that the NYSE was losing listings to overseas markets. How ironic that this group was fixated on a questionable measure of market health, while the seeds of today's market turmoil were being nourished not by regulatory excess, but by fundamental failures in oversight at almost every level.
Levitt identifie ensuite trois causes de ces problèmes:
- La séparation entre l'acte de prêter (et l'évaluation des emprunteurs) et l'assomption des risques associés au prêt, rendu possible par les nouveaux produits financiers;
- Les conflits d'intérêts des agences de notation de crédit;
- Les lacunes de la gestion des risques dans les institutions financières qui relève du conseil d'administration.
Pour Levitt, les réformes devraient cibler ces problèmes. Il conclut en faveur d'une réglementation vigoureuse pour assurer la viabilité des marchés financiers américains:
Ultimately, those who were so concerned with Wall Street's competitiveness need to realize that the true competitive advantage of America's capital markets has long been their high quality. With that quality in doubt, leaders and policy makers need to put their ideological fixations aside and commit themselves to giving investors the levels of transparency and accountability they deserve and expect from the world's strongest markets.
Compte tenu des conséquences de la crise du crédit, il est fort probable que l'on se mette à nouveau à la recherche de solutions. Espérons que cette fois, contrairement à la Loi SOX, les régulateurs pèseront les conséquences de leurs actions et ne procéderont pas aux réformes dans une trop grande urgence.

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