vendredi, octobre 24, 2008

Réguler ou défaillir

C'est par cet intitulé que M. Jean Peyrelevade propose son analyse de la crise financière et des réactions possibles (accéder ici à son article publié aujourd'hui dans les échos.fr). Retenons le paragraphe suivant :

"Nous avons cruellement besoin d'une agence mondiale de conception hors de laquelle rien de très utile ne se fera. Aujourd'hui, elle n'existe pas. Comment parler d'une régulation mondiale que personne n'a la responsabilité de dessiner ? Confier ce rôle au FMI, qui n'a plus aujourd'hui de fonction réelle et où se retrouvent tous les pays du monde développé ou émergent, serait une bonne idée.
Etablir des normes acceptées par tous n'est qu'une première étape. Ensuite, faut-il que leur bonne application soit contrôlée par des gendarmes, je veux dire des régulateurs. L'activité financière du monde, liée à son niveau de développement économique, est concentrée sans doute à plus des trois-quarts aux Etats-Unis et en Europe. Le régulateur américain existe mais son emprise sur la finance américaine est, comme la crise du « subprime » l'a montré, très imparfaite. Non pour des raisons accidentelles : le libre marché y a développé ses excès à l'abri d'une solide protection idéologique contre l'idée même de réglementation. Mettre un terme à ce désordre central suppose un dialogue sans concession entre le concepteur mondial des normes (donc le FMI), le régulateur américain et son collègue européen.
Or ce dernier n'existe pas. Plus exactement, il s'incarne en autant d'avatars que d'Etats souverains, soit vingt-sept pour les seuls pays de l'Union européenne. Aucune autorité ne les réunit sous son égide, mais un vague semblant de coordination qui s'arrête devant la barrière étroite d'un nationalisme de place. Croit-on qu'une régulation aussi émiettée puisse être efficace ? Croit-on que l'on puisse négocier à vingt-sept avec l'Amérique ? D'où la deuxième proposition : il est urgent de créer un régulateur européen central si l'on veut équilibrer le dialogue transatlantique et donc le marché lui-même".

A la prochaine ...

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