Voilà un bel éditorial du journal Le Monde portant sur l'Etat banquier (ici).
Souhaitant laisser découvrir à chacune et chacun l'opinion émise (avec laquelle je suis d'accord tant il me paraît essentiel de faire une place à part entière à ce nouveau partenaire des entreprises qu'est l'Etat), il me semble que certains points méritent l'attention :
Tout d'abord, la constatation : Les difficultés des grandes banques mondiales ont atteint une telle ampleur qu'une solution que l'on croyait définitivement obsolète, rayée de la vulgate conomique, parce que jugé inefficace, archaïque, est réapparue : la nationalisation. Comme souvent, la réalité a précédé le débat idéologique : depuis le début de la crise, les Etats ont déjà injecté, dans le monde entier, 400 milliards de dollars dans le capital des établissements bancaires en difficulté, en plus des garanties et des liquidités qui leur ont permis de continuer à remplir leur rôle.
Ensuite, les conséquences : Le moment est venu d'admettre que l'entrée de fonds publics au capital des banques ne peut continuer sous la forme de bricolages successifs dictés par l'urgence. Mais qu'il doit relever d'une véritable stratégie, aux objectifs clairement tracés : favoriser le crédit, financer la relance... Cette prise de contrôle doit s'accompagner d'un nouveau partage des pouvoirs, d'une moralisation des comportements des uns et des autres et de règles encadrant la distribution des bénéfices. Tout en fixant les conditions de revente, à terme, au privé, des parts acquises par l'Etat. En contrepartie, les fonds publics qui se substituent aux investisseurs privés doivent être correctement rémunérés. Si ces opérations se résumaient à la socialisation des pertes, en attendant la privatisation de futurs profits, le sentiment que l'Etat préfère voler au secours des "gros" plutôt que des "petits" subsistera.
A la prochaine ...
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