Le Monde.fr, 25 octobre 2011 - Elle a imaginé la loi sur la "protection des consommateurs de la finance" - les petits actionnaires et investisseurs -, et tout naturellement chacun l'avait vue diriger bientôt l'agence fédérale créée par la loi de réforme financière Dodd-Frank, afin que "les gens ordinaires soient équitablement traités" par les financiers, comme avait dit Barack Obama. Cette agence était sa grande idée : Elizabeth Warren en avait exposé les contours dès 2007, avant même que n'implose la bulle du crédit hypothécaire. Et pour l'imposer, une fois à la Maison Blanche, la "conseillère spéciale" du président a dû ferrailler contre tous ceux que Simon Johnson , l'ex-chef économiste du FMI devenu professeur à l'école de management du MIT, désigne sous le terme d'"oligarchie financière américaine". En septembre 2010, elle paraît avoir obtenu gain de cause. M. Obama la désigne pour jeter les bases du Consumer Financial Protection Bureau (CFPB). Elle commence illico à embaucher ses cadres. Las ! Après d'innombrables manoeuvres en coulisses et affrontements dans les commissions du Congrès, où les républicains bénéficient du soutien tacite d'une partie de l'administration, le président renoncera à la nommer. On avait déjà narré dans ces colonnes comment le "Prix Nobel" d'économie 2010, Peter Diamond, spécialiste des problèmes d'emploi, avait fait l'objet d'un tel tir de barrage au Congrès que la Maison Blanche avait abandonné l'idée de le nommer gouverneur de la Réserve fédérale (Fed), la banque centrale américaine. Elizabeth Warren est, de la même manière, tombée au champ d'honneur des illusions perdues - celles de parvenir à vaincre la vindicte des lobbies et de leurs relais parlementaires. Lire la suite ici.
A la prochaine ...
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