Voilà un sujet que nous n'abordons que rarement dans ce blogue en raison de la richesse de celui de la gouvernance d'entreprise notamment ces temps derniers... Toutefois, la notion d'évasion fiscale et le comportement des banques à son égard est intéressant à scruter notamment lorsque ces dernières n'hésitent pas à en appeler aux États et à leurs citoyens lorsqu'il s'agit d'assurer leur survie. Je rebondis ainsi sur cet article quelque peu provocateur de M. Emmanuel Poitrane publié il y a peu sur le site de Huffington Post et intitulé "La BNP ferme ses portes à l'intérêt général et préfère les ouvrir aux paradis fiscaux"(ici).
A la prochaine...
Morceaux choisis : "À une semaine de la date limite de déclaration de l'impôt sur le revenu, les collectifs "Sauvons les Riches" et "Roosevelt2012"
ont organisé ce matin devant le siège de la BNP Paribas une séance
gratuite d'optimisation fiscale. Des conseillers experts ès fiscalité
ont proposés des produits de rêve, pour vous évader en cette période de
solde estivale. Attention, bonnes affaires !Tandis que nous ployons tous d'angoisse sous le poids de la crise, BNP,
avec 6 milliards d'euros de bénéfices en 2011, reste la banque la plus
rentable d'Europe. Malgré le retrait récent de l'offre Luxumbrella,
les multiples filiales de BNP dans les paradis fiscaux (189 filiales en
2009, 347 aujourd'hui) restent en service, les Philippines ou Brunei en
tête, deux pays officiellement considérés par la France comme non coopératifs fiscalement.Baudoin Prot, PDG de BNP Paribas, assène que "les paradis fiscaux sont une notion floue".
Il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir et à ce titre,
n'est-il pas temps que Sauvons les riches et le collectif Roosevelt 2012
se penchent sur le sauvetage de nos financiers si incompris ?En dix ans, et en France seulement, ce sont plus de 400 milliards d'euros qui ont été soustraits à l'impôt (...). Par ailleurs, un rapport du Parlement européen estime
que la fuite vers les paradis fiscaux provoque chaque année un manque à
gagner fiscal de l'ordre de 1 à 1,5% du PIB pour chaque État membre,
soit un tiers du budget de l'éducation en France. Alors qu'environ un
quart de filiales des banques françaises sont dans les paradis fiscaux
(source: CCFD-Terre Solidaire), une part non négligeable des bénéfices
des banques françaises échappe à la fiscalité.Nos banquiers ont l'art et la manière de se cacher derrière la loi.
Si nous leur faisons confiance pour trouver le chemin légal le plus
rentable pour leurs clients, nous ne pouvons plus l'accepter. Nous avons
probablement en France les meilleurs fiscalistes pour détourner la loi
de son sens. Ils ont l'art de trouver les mots pour le dysfonctionnement
de notre société : les banques font de l'optimisation fiscale (....)".
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