Le Monde.fr, 6 juillet 2012 - Notre collègue Xavier Hollandts vient de publier une tribune dans le quotidien français Le Monde concernant la place des salariés dans la gouvernance d'entreprise intitulée : "L'actionnariat salarié ou la gouvernance inachevée".
Deux récentes contributions parues dans Le Monde Economie
soulignent les ambigüités de l'actionnariat salarié. Antoine Reverchon
met en évidence un paradoxe : les salariés sont de plus en plus présents
au capital des entreprises françaises mais sont presque totalement
absents des organes de gouvernance. Pierre-Yves Gomez relève également
cet écart et souligne que les entreprises françaises n'ont jamais
réellement envisagé d'intégrer les actionnaires salariés dans le
gouvernement d'entreprise. Etrange situation que celle des actionnaires
salariés : régulièrement sollicités pour gonfler les fonds propres des entreprises ou stabiliser leur capital mais traités comme les parias de la gouvernance. Cette situation est d'autant plus incompréhensible que les
actionnaires salariés supportent un risque maximal, unique dans le
capitalisme moderne. Ils investissent leur capital humain dans
l'entreprise qui les emploie mais également une partie significative de
leur épargne, issue de la participation et de l'intéressement,
généralement bloquée pour cinq ans. Au final, si leur entreprise va mal,
ils risquent de tout perdre : emploi et épargne. Pourtant, le succès de l'actionnariat salarié ne se dément pas. Les salariés bénéficient d'une "rémunération"
différée à des conditions avantageuses. Pour les entreprises, les
actionnaires salariés constituent des investisseurs de choix en raison
de leur fidélité et de leur vision long-terme. Enfin, pour les autres
actionnaires, l'actionnariat salarié permet d'améliorer la productivité
des salariés tout en profitant d'une rémunération différée moins
coûteuse que des augmentations de salaires. Lire la suite ici.
À toutes fins utiles, je rappelle qu'avec deux anciennes étudiantes (Mesdemoiselles Gnazale et Violay) j'avais publié une étude comparative sur la place des salariés dans la gouvernance des entreprises. À l'occasion de ce travail repris dans un rapport ministériel du Centre d'Analyse Stratégique, nous avions souligné les insuffisances juridiques du cadre actuellement en place : "Association des salariés à la vie des
entreprises : un bilan discutable de la construction juridique entourant
le partage du pouvoir", Revue des Sciences de Gestion, 2009, no 79, p. 85-104. La version préliminaire de ce papier peut être consulté en ligne sur le dépôt institutionnel numérique Papyrus au lien suivant : http://hdl.handle.net/1866/2595.
A la prochaine...
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