mardi, février 27, 2007

Ping-pong (2) : ... face à la norme « Shareholder wealth maximization »

II - ... face à la norme « Shareholder wealth maximization » (S. M. BAINBRIDGE)

Bainbridge expose dans son article nombre de critiques à l'encontre des arguments défendus par GREEN. Ces critiques se centrent sur différents éléments. Si comme GREEN, BAINBRIDGE constate la disparition du modèle de FRIEDMAN, BAINBRIDGE n'en conclut pas à la disparition de la norme de la maximisation de la richesse des actionnaires ... « let's not throw out the baby with the bath water ! » note-t-il

Critiques sur les positions de GREEN quant à la responsabilité : Pour BAINBRIDGE, le modèle de la responsabilité limitée profite tant aux sharholders qu'aux stakeholders de la firme. Par ailleurs, les non shareholders peuvent être protégés au travers de nombreux mécanismes qui permettent de réduire les externalités négatives créées par les comportements sociaux et la responsabilité limitée ne constitue donc pas seulement un instrument destinée à causer du tort aux autres que les actionnaires.
Critiques sur les positions de GREEN quant aux alternatives proposées : BAINBRIDGE note que « (...) the alternatives he offers are poor substitutes for shareholder wealth maximization ». En premier lieu, les obligations multifiduciaires posent un délicat problème. Ainsi, le modèle de GREEN donne aux directeurs un droit pour « reallouer » les richesses des shareholders vers les stakeholders. Or, l'ancien schéma s'avérait meilleur pouisqu'aussi bien les shareholders que les stakeholders étaient payés. « The shareholder wealth maximization norm is premised on long-standing gain allocation rules, under which nonshareholder constituencies are paid first, but shareholders are entitled to whatever is left over after all of the former's claims are satisfied ». En deuxième lieu, BAINBRIDGE conteste la vision de GREEN qui permet aux managers de conduire les affaires sociales selon leur propres préférences éthiques puisque cela ne changerait pas les solutions (BAINBRIDGE prend le cas de Union Carbide pour illustrer ses propos).

En plus de tous ces éléments, BAINBRIDGE développe un argumantaire solide sur les raisons du non-remplacement de la valeur shareholder. Tout d'abord, seule cette norme permet aux managers de faire face au problème de « two masters ». Ensuite, cette norme évite d'être confronté à ce que BAINBRIDGE nomme « problem of managerial sin ». Finalement, le rattachement aux thèses de GREEN « (...) increase the underlying costs the managerial sin and two masters problems create, without any corresponding gains for shareholders on the benefit side of the equation». Enfin, les non actionnaires dispose d'un arsenal permettant de se défendre efficacement contre le comportement de dirigeants et la modification de la norme actuelle ne s'impose donc pas.

La conclusion de BAINBRIDGE est intéressante au regard des questions actuelles qui se posent en matière de stakeholder theory. Cet auteur avance que la norme de la maximisation de la richesse des actionnaires (et donc, la prise en compte des intérêts des actionnaires) doit être conservée, car la reconnaissance d'autres intérêts que ceux des actionnaires implique un conflit d'intérêt ... conflit d'intérêts auquel GREEN n'apporte pas de solution nette.

A la prochaine ...

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